La légende du cinéma Jack Nicholson n’accepte plus aucun rôle pour cette raison

Le public est toujours anxieux de découvrir les nouveaux films de J. Nicholson. En 2002, Monsieur Schmidt a remporté plus de 100 millions de dollars au box-office et a permis à l'acteur d'être de nouveau nominé aux Oscars. Il s'agit pourtant d'un film qui évoque la vie d'un vieillard particulièrement déplaisant ! Les cinéphiles semblent donc savoir qu'un film avec Jack Nicholson est synonyme de qualité.

Quant au film Agents troubles sorti en 2006 ? Les critiques et le public ont adoré son interprétation du méchant Frank Costello. Le film a également décroché 4 Oscars et tout un tas d’autres récompenses. Jack Nicholson était visiblement toujours au sommet de son art, alors pour quelle raison a-t-il fui Hollywood ?

Les cinéastes ont fait tout leur possible pour le retenir. Nous savons par exemple que Steven Spielberg voulait faire appel à J. Nicholson pour son film Player One, tout comme le réalisateur Mike Flanagan qui espérait un petit caméo dans Docteur Sleep, la suite du film Shining. Sa popularité n'est donc visiblement pas le problème.

Ça n'était pas par manque d'envie non plus. L'acteur a travaillé à Hollywood pendant plus de 60 ans et a toujours su qu’il voulait être acteur. Il a décroché son premier rôle au cinéma, en 1958, dans The Cry Baby Killer de Roger Corman. J. Nicholson a rarement disparu de nos écrans plus d’un an après ça... Et ce jusque dans les années 2000.

Les responsabilités familiales étaient-elles à l'origine de son départ ? La vie personnelle plutôt mouvementée de J. Nicholson a été largement documentée. En 2012, l'acteur avait confié au Sun : « Je n’ai pas suffisamment vu ma fille aînée car je misais sur ma carrière », laissant sous-entendre que la star aurait peut-être aimé passer plus de temps en famille. Mais, est-ce bien vrai ?

La fille aînée de J. Nicholson, Jennifer, est née en 1963, alors que l'acteur tentait en effet de faire carrière. Sa performance dans Easy Rider nommée aux Oscars en 1969 a permis de transformer un film avec un budget de moins d’un million de dollars en énorme succès au box-office. J. Nicholson est également devenu un véritable héros de la contre-culture, lançant officiellement la carrière de l’acteur.

Jack Nicholson a de nouveau été nominé aux Oscars pour son interprétation d'un travailleur pétrolier dans Cinq pièces faciles. Le film de 1970 a toutefois renforcé le statut de « anti-héros » de l’acteur qui a donc demandé à son agent de lui trouver des rôles susceptibles de montrer ses autres talents, défi qu'il a relevé en lui trouvant de nouveaux rôles intéressants.

En 1971, la star a tenu le premier rôle dans la comédie dramatique Ce plaisir qu'on dit charnel. Le réalisateur Mike Nichols était convaincu que J. Nicholson était l’un des rares acteurs à pouvoir jouer ce rôle, et sa confiance a été récompensée, l’acteur ayant obtenu une nomination aux Golden Globe. Oui, J. Nicholson était alors un acteur à surveiller de près. Un critique est d'ailleurs parvenu à expliquer pourquoi le public l’aimait tant.

Dans son livre 27 movies from the Dark Side : Ebert’s Essentials, l’auteur Roger Ebert a confié que l’acteur était « un homme attirant aux yeux du public car il évoque à la fois le confort et le danger… J. Nicholson a créé le personnage d’un homme qui a tout vu, mais qui est encore capable d’être malicieusement amusé ». C’est probablement pour cette raison qu’il a décroché un Oscar sans difficulté.

C'est en 1975 qu'il a obtenu un Oscar pour Vol au-dessus d'un nid de coucou. Son personnage, qui se souciait des autres, mais se fichait de l'autorité, a séduit le public aux quatre coins du monde et a permis au film de remporter 163 millions de dollars. Jack Nicholson avait également contribué au développement du personnage à travers ses improvisations. Certains ont même fini par se demander si cette performance avait un rapport avec la retraite de l'acteur.

Vol au-dessus d'un nid de coucou se déroule dans une unité qui accueille des personnes aux capacités mentales réduites. En 2013, une rumeur sur Internet laissait entendre que J. Nicholson avait également des capacités réduites et des difficultés à se souvenir de ses répliques, et qu'il ne tournait plus de film pour cette raison. Les proches de la star ont toutefois rapidement démenti ces propos.

J. Nicholson a continué d'enchaîner les grands rôles, comme dans Profession: Reporter en 1975. Il a également réalisé un rêve l'année suivante en jouant aux côtés de son héros Marlon Brando dans Duel des géants. J. Nicholson avait apparemment regardé M. Brando dans Sur les quais... plus d'une trentaine de fois. Sa passion pour l’art était visiblement encore très forte.

Les années 1980 ont commencé avec un autre rôle emblématique pour J. Nicholson : le rôle principal dans The Shining de Stanley Kubrick. Le réalisateur méticuleux croyait tellement en J. Nicholson qu'il l'a même laissé improviser la phrase mémorable « Voici Johnny ! ». Mais S. Kubrick a rendu le tournage « quasiment insupportable » pour Shelley Duvall qui a depuis également cessé de tourner au cinéma.

Jack Nicholson était sur sa lancée et a remporté un deuxième Oscar, celui du meilleur acteur dans un second rôle, grâce à une performance plus sobre dans Tendres passions en 1984. Le biographe Patrick McGilligan a confié qu'il s'agissait de l’un des personnages les plus complexes de l’acteur. La décennie s’est avérée fructueuse pour J. Nicholson qui a enchaîné les cartons.

Il a ensuite été nominé aux Oscars pour Ironweed, Les rouges et Prizzi’s Honor. Il a conclu la décennie avec un rôle dont il était personnellement extrêmement fier, celui du Joker dans Batman en 1989. Le film a fait un carton, et J. Nicholson, qui avait négocié des parts du box-office, aurait touché un pactole potentiel de 90 millions de dollars. Pas mal comme fonds de retraite, vous ne trouvez pas ?

En 1992, Jack Nicholson a de nouveau été nominé aux Oscars, cette fois-ci pour son rôle dans Des hommes d'honneur. Les critiques n’ont pas hésité à saluer la performance de la star dans le rôle du colonel Nathan R. Jessup. Un critique a même qualifié la prestation de J. Nicholson d’« envoûtante », confiant que son personnage était « enflammé et féroce ». C'est donc sans surprise que J. Nicholson a remporté un troisième Oscar quelques années plus tard.

J. Nicholson a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans Pour le pire et pour le meilleur. Les critiques n'ont pas été les seuls à apprécier le film non plus, vu le carton du film au box-office, confirmant ainsi que J. Nicholson était toujours au top. Mais, le public ignorait encore que ce rôle allait marquer le début de la fin de la carrière de la star.

Vers la fin des années 1990, Lara Flynn Boyle est devenue la dernière d’une série de conquêtes qui ont succombé au charme de « l’homme auquel nulle femme ne pouvait résister ». Mais J. Nicholson et L. F. Boyle ont fini par se séparer en 2004, et le coureur de jupons légendaire (il aurait séduit plus de 2 000 femmes) a renoué avec le célibat. À la fin des années 2010, J. Nicholson était apparemment devenu un homme solitaire.

L’acteur s'est également retrouvé au cœur d'une controverse dans les années 1990. En 1994, un automobiliste a accusé J. Nicholson d’avoir vandalisé sa voiture avec un club de golf. La star n'aurait pas apprécié être victime d'une queue de poisson. Plus tard, J. Nicholson a qualifié ce moment d’« incident honteux dans [sa] vie ». L’acteur a ainsi dû faire face à des accusations de vandalisme et de voies de fait.

Mais l’affaire a été étouffée lorsque J. Nicholson a accepté un accord. En 2007, la star a expliqué l’incident en évoquant son emploi du temps chargé et sa vie personnelle trépidante. Il a confié à Golf Digest : « Je me dirigeais vers le parcours, et je savais ce que je faisais au milieu de cette folie, car j'ai ouvert mon coffre et choisi un club que je n'utilisais jamais sur le parcours, mon fer-2 ».

Le charisme de l'acteur est toutefois resté au beau fixe dans les années 2000, et J. Nicholson a tourné plusieurs comédies après Monsieur Schmidt. Il est ensuite apparu dans un succès monstre en jouant le rôle de Frank Costello dans Agents troubles de Martin Scorsese en 2006. L’acteur a ensuite tourné une autre comédie appelée Maintenant ou jamais, et c’était le cas de le dire.

En 2010, J. Nicholson a tourné ce qui est, au moment de l’écriture, sa dernière apparition au cinéma. Et Comment savoir semblait prometteur ! Le casting était incroyable, et le réalisateur James L. Brooks avait connu d’innombrables succès, menant même J. Nicholson tout droit jusqu'aux Oscars avec Tendres passions et Pour le meilleur et pour le pire. Mais la théorie était bien loin de la pratique à l’écran.

En réalité, les critiques ont détesté Comment savoir. Nathan Rabin, de l'A.V. Club, l'a ainsi décrit comme « terriblement brouillon », tandis que Roger Ebert a confié : « Je m’attendais à un meilleur film ». R. Ebert a également laissé entendre que le scénario n'était pas à la hauteur de J. Nicholson, confiant que son personnage apparaissait comme un « pervers ». Les fans semblaient d’accord, et les cinéphiles n'étaient pas au rendez-vous.

Le film a rapporté moins de 50 millions de dollars, pour un coût de production de 120 millions de dollars. J. Nicholson a peut-être donc réalisé qu’il n’avait plus le même impact qu'avant au box-office. Il ne serait d'ailleurs pas le premier acteur à tirer cette conclusion.

Après tout, Gene Hackman n’a pas été vu à l’écran depuis Bienvenue en Amérique en 2004, un échec à la fois commercial et critique. Sean Connery a également décidé qu'il était temps de tirer sa révérence suite à La ligue des gentlemen extraordinaires en 2003. Ces deux stars avaient toutefois été plutôt franches au sujet de leurs retraites...

Les années 2010 ont continué de défiler, mais J. Nicholson était toujours aux abonnés absents. Personne n’était vraiment certain qu’il avait dit adieu au cinéma. Après tout, la star de 84 ans avait l'habitude des hiatus. Il avait arrêté de tourner pendant 4 ans avant d'apparaître dans La promesse et pendant 3 ans avant Agents troubles. Et ses retours avaient toujours été très remarqués.

Mais, à l’automne 2013, et selon Radar Online, une source hollywoodienne avait déclaré que la superstar avait bien pris sa retraite. La raison donnée a fait l'effet d'une bombe. D'après l’article, la source aurait confié : « La raison de cette décision est simple : c'est à cause de ses pertes de mémoire. Pour être honnête… [Nicholson] a des problèmes de mémoire et ne se souvient plus de ses répliques. Sa mémoire n’est plus ce qu’elle était ».

À l'époque, certaines rumeurs affirmaient également que J. Nicholson avait refusé un rôle. En 2013, il aurait été approché pour tourner dans Nebraska et jouer un rôle central qui semblait parfaitement adapté à la légende du cinéma. Mais J. Nicholson n'était visiblement pas intéressé, et Bruce Dern a décroché le rôle et une nomination aux Oscars.

Mais J. Nicholson est toujours bien présent. Selon Radar Online, la source a déclaré : « [Il] n’a pas l’intention de quitter les feux de la rampe. Il n'a pas dit adieu à la vie publique, loin de là ». La source a également laissé entendre qu’il avait une raison de ne pas annoncer sa retraite, confiant : « Il ne veut tout simplement pas d’hommage. Il est heureux de rejoindre le club des retraités de manière tacite, comme Sean Connery ».

Des proches de J. Nicholson ont toutefois rapidement nié tout ça. Ils ont ainsi affirmé que les histoires de retraite et de démence étaient complètement infondées. En fait, Maria Shriver de NBC a confié au site E! News en septembre 2013 que la star n’avait pas l’intention de prendre sa retraite. Un autre proche de la star a affirmé que J. Nicholson continuait de lire des scénarios et comptait poursuivre sa carrière.

Et l’homme en question a donné une entrevue au journal britannique The Sun, niant toutes les inquiétudes au sujet de son acuité mentale. Entre quelques citations du philosophe existentialiste Albert Camus et plusieurs faits sur la guerre contre la drogue, J. Nicholson a confié : « J’ai un cerveau de mathématicien. Il examine tout mathématiquement, y compris les relations. Tout est une question de statistiques et de lois de la probabilité ».

J. Nicholson a toutefois expliqué qu’il n'avait plus la même motivation qu'avant. Il a confié : « J’ai [appris] à fonctionner dans 'ce monde'. Et puis on vieillit, on change. Je ne suis pas solitaire, je ne suis pas un ermite, mais je n’ai plus besoin de tout ça. Je n’aime pas ça, tout simplement. Je ne vais pas travailler jusqu'à ma mort, ce n’est pas pour ça que j’ai commencé ça. Ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas la motivation ».

En réalité, J. Nicholson a toujours été très exigeant en matière de rôles. Il a ainsi notamment refusé de jouer dans Rencontres du troisième type et Le Parrain. Il aurait également dit non à de nombreux autres rôles, y compris le film sportif 42 en 2013 et Le Juge en 2014.

En 2017, son ami Peter Fonda a confié à Page Six qu’il pensait que J. Nicholson « était à la retraite, en gros », mais a toutefois précisé que la star pourrait revenir si un projet l'intéressait suffisamment. Ce retour aurait pu avoir lieu dans le contexte d'un remake de Toni Erdmann, une comédie allemande de 2016 qui avait attiré l'attention aux États-Unis et auprès des critiques.

Maren Ade, la réalisatrice du film original, trouvait l'idée excellente et a confié : « Jack Nicholson est l’un des meilleurs acteurs au monde… En fait, je pense que j'adorerais voir un remake de Toni Erdmann ». Malheureusement, ce gage de confiance n'a pas suffit, et l'acteur a finalement lâché le projet.

Alors pourquoi Nicholson a-t-il arrêté de tourner des films ? Eh bien, il pense peut-être ne plus rien avoir à prouver. Après tout, il s'agit d'une légende avec 3 Oscars à son actif, une douzaine de nominations et d’innombrables autres récompenses. Il a peut-être tout simplement décidé qu'il avait eu sa dose et qu'il était prêt à laisser cet héritage de grands films et de premiers rôles incroyables derrière lui.